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LES POÈTES DU TERROIR

HIPPOLYTE LUCAS

(1807-1878)


Julien-Joseph-Hippolyte Lucas naquit à Rennes le 20 décembre 1807, et mourut à Paris le 14 novembre 1878, bibliothécaire à l’Arsenal, après une carrière des mieux remplies. Poète, romancier, critique et auteur dramatique fécond, Hippolyte Lucas a laissé le souvenir d’un homme affable, ami obligeant et sincère, et d’un écrivain au talent souple et séduisant. Fils d’un avoué, il détestait la chicane, et, à peine licencié en droit, il se lança dans le journalisme parisien. Les littératures étrangères lui étant familières, il en a fait d’heureuses imitations. On lui doit sur son pays bon nombre de pages charmantes, dont quelques-unes appartiennent à ses recueils de poèmes, et en particulier aux Heures d’amour, qu’il fit tout d’abord paraître sous ce titre : Le Cœur et le Monde, esquisses, Paris, Moutardier, 1834, in-12. Quelques années après sa mort, son fils, M. Léo Lucas, a donné, sous son nom, une série de Portraits et Souvenirs littéraires, « avec des lettres inédites d’écrivains contemporains », Paris, Pion, s. d., in-18, qui nous renseignent sur les relations de choix qu’il entretint au cours de sa longue carrière. Nous apprenons ainsi qu’il eut de l’amitié pour Evariste Boulay-Paty, Gérard de Nerval, Brizeux et Charles Lasailly ; qu’il connut Mlle Mars et Rossini et s’honora de goûter l’intimité de Victor Hugo.

On nous dispensera de donner ici une liste de ses ouvrages » la bibliographie en ayant été dressée récemment.

M. Léo Lucas, dont le zèle filial n’a cessé de s’exercer bien à propos sur cet écrivain, a donné de curieuses pages qui nous le font connaître et aimer. Nous en détachons les lignes suivantes :

« Breton dans l’âme, mais affiné par le long séjour de Paris, Hippolyte Lucas avait, comme son compatriote et ami Auguste Brizeux, conservé dans les yeux et dans le cœur un coin du ciel de son pays natal, qui lui fournit quelques-unes de ses meilleures inspirations. Il aimait à y passer plusieurs mois, chaque année, avec sa famille, dans une petite villa, qui lui rappelait ses premiers souvenirs d’enfance. « Cette maison, il l’a chantée dans une pièce de vers intitulée Ma Retraite, qui figure dans ses dernières poésies…

Il existe cinq réimpressions des poésies originales d’Hippolyte Lucas, savoir : Heures d’amour, Paris, Lavigne, 1844, in-32 ; la même édition, augmentée de poésies diverses ; Paris, Alvarès,