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Page:Van Bever - Les Poètes du terroir, t1, Delagrave.djvu/428

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LES POÈTES DU TERROIR

« Ne vous livrez point à l’amour ; ne vous livrez point aux folies. Après le plaisir, la douleur !

« Qui mord dans la chair des poissons, sera mordu par les poissons ; et qui avale sera avalé.

« Et qui boit et mêle le vin, boira de l’eau comme un poisson, et qui ne sait pas apprendra. »

II

Le roi Gradlon parla :

— Joyeux convives, je veux aller dormir un peu,

— Vous dormirez demain matin ; demeurez avec nous ce soir ; néanmoins qu’il soit fait comme vous le voulez. »

Sur cela, l’amoureux coulait doucement, tout doucement ces mots à l’oreille de la fille du roi :

— Douce Dahut, et la clef ?

— La clef sera enlevée, le puits sera ouvert ; qu’il soit fait selon vos désirs ! »



— « Arabad es en embarat !
Arabad es arabadiat !
Goude levenez, Kalonad !

« Neb e beg e kig ar pesked,
Gand ar pesked a vo peget,
Ha neb a lonk a vo lonket.

« Ha neb a er, ha gwin a vesk,
A evo dour evel eur pesk ;
Ha neb na oar a gavo desk. »

II

Ar roue Gradlon a venne :
— Koanourien da, da eo gan
Monet da gouski eur banne.

— Da gouski afec’h antronoz,
Manet-hu-gan-e-omp-ni fenoz :
Hagen pa vennit-hu, bennoz. ! —

Serc’heg a gomze war ma oue
Plourik-flour ouz merc’h ar roue :
— Klouar Dahut, nag ann alc’houe ?

— Ann alc’houe a vezo tennet ;
Ar puns a vezo dibrennet :
Pez a ioulit-hu ra vo gret ! —