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LES POÈTES DU TERROIR

— Maudite soit la blanche jeune fille qui ouvrit, après le festin, la porte du puits de la ville d’Is, cette barrière de la mer ! »

V

« Forestier, forestier, dis-moi, le cheval sauvage de Gradlon, l’as-tu vu passer dans cette vallée ?

— Je n’ai point vu passer par ici le cheval de Gradlon, je l’ai seulement entendu dans la nuit noire : Trip, trep, trip, trep, trip, trep, rapide comme le feu !

— As-tu vu, pécheur, la fille de la mer, peignant ses cheveux blonds comme l’or, au soleil de midi, au bord de l’eau ?

— J’ai vu la blanche fille de la mer, je l’ai même entendue chanter : ses chants étaient plaintifs comme les flots.

LE TRIBUT DE NOMÉNOÉ
dialecte de cornouaille

Argument.

Noménoé, le plus grand roi que la Bretagne ait eu, poursuivit l’œuvre de la délivrance de sa patrie, mais par d’autres



Bezet milliget ar verc’h wenn
A zialc’houezaz, goude koen,
Gore puas Keris, mor termen !

V

— Koadour, Koadour, lavar d’i-me
Marc’h gouez, Gradlou a welaz-te
O vout e-biou gand ar zaon-me ?

— Marc’h Gradlon dru-ma na weliz
Nemed enn noz du ho gleviz
Trip, trep, trip, trep, trip, trep ; tan-tis

— Gwelaz-te morverch, pesketour,
O kriba he bleo melen-aour
Dre ann heol splann, e ribl ann dour ?

— Gwelout a riz ar morverc’h Avenn ;
M’he c’hieviz o kanazoken :
Alempanuz tonn ha konaouen.