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LES POÈTES DU TERROIR

vers faciles et harmonieux quelques-uns des beaux sites de la Bretagne.

Bibliographie. — René Kerviler, Trente-Trois Ans de travaux archéolog.  et histor., Lorient, A. Cathrine, 1903, in-8o.



VANNES


Dans la nuit de la fable, ô ma cité natale,
Tu perds les premiers pas d’un ténébreux passé ;
Puis Gaulois et Romains sur tes murs ont tracé
Les pages d’une histoire où la gloire s’étale.

Haut les cœurs !… Voici les Normands, race brutale :
Mais, appuyé sur toi, Barbe-Torte a glacé
Leur troupe d’épouvante… Ainsi fut terrassé
Quiconque osa braver la vieille capitale.

Garde longtemps encor les tours de tes remparts,
Tes antiques maisons, tous les témoins épars
Des gestes des Bretons. Tressaille sous l’outrage,

Et ne supporte pas qu’aucune trahison
Vienne jamais ternir l’éclat de ton courage,
Car l’hermine sans tache est seule en ton blason.


PÉNANROS-SUR-ODET


Je sais, à l’ombre des grands bois,
Baignant leur pied dans la rivière,
Une vieille gentilhommière
Où j’ai goûté plaisirs de rois.

Loin de la ville et de ses bois,
On y respire paix entière
Dans la simplicité première
Des habitudes d’autrefois ;

De frais sentiers bordent la plage,
Et d’arômes de fleur sauvage
Le vent de mer chante rempli…

Ô Pénanros, si la tourmente
Me force à replier ma tente,
J’irai te demander l’oubli.

(Bruyères et Lilas.)