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BRETAGNE

YVES BERTHOU

(1861)


Né à Pleubian (Côtes-du-Nord), le 4 septembre 1861, M. Yves Berthou appartient à une famille de cultivateurs. Ses études achevées au collège de Lannion, il s’engagua dans la marine militaire, comme élève mécanicien, et fit deux longs voyages en Cochinchine, sur la côte d’Afrique et aux Antilles. Après un séjour de onze années au Havre, où il fonda une petite revue, La Trêve de Dieu, il se fixa successivement à Paris et à Rochefort-sur-Mur, puis dirigea au pays natal une exploitation agricole. De retour à Paris en 1902, il prit un emploi dans une maison de construction pour la marine.

M. Yves Berthou est un des poètes originaux de la Bretagne contemporaine. Écrivain bilingue, il a peu à peu rompu avec la tradition mystico-romantique, et s’est fait une personnalité en s’inspiraut des mythes et des légendes païennes de la vieille Armorique. Après avoir accepté les anciens dogmes, il a cru à la nécessité d’une foi nouvelle et du libre examen de cette foi.

« Nous sommes, a-t-il dit, — nous Celtes, des dévoyés. Rome et l’Église ont fait de nous des étrangers sur le sol même de notre patrie. Nous sommes les fils de ceux qui ont apporté la civilisation à l’Occident, les élèves des Druides, éducateurs de Pythagore. Mais on nous a coupé les ailes et crevé les yeux. On nous a roulés dans le limon à coups de pieds… »

Ses poèmes, inspirés au début par un sentiment religieux de la nature, commandés ensuite par une exaltation panthéiste offrent tout à la fois la plus angoissante expression de croyance et de scepticisme qu’il soit possible de trouver chez un lyrique et un créateur d’images.

M. Yves Berthou a publié : Cœur breton, poésies (Paris, Godfroy, 1892, in-18) ; La Lande fleurie, poésies (Paris, Lemerre, 1894, in-18) ; Les Fontaines miraculeuses, poésies (ibid., 1896, in-18) ; Âmes simples, poème (ibid., 1896, in-18) ; La Résurrection de la Bretagne (Bruxelles, édit. de « la Lutte », 1900, in-8o) ; La Semaine des quatre jéudis, ballades (hors commerce, 1900, in-16) ; Le Pays qui parle (Paris, Lemerre, 1903, in-18) ; Dre an Délen hag har C’horn-Boud (Par la Harpe et le Cor de guerre), poème