Pour soupirer mes amours,
La divine Poësie
Echauffa ma fantaisie.
Tantost sur mes Chalumeaux
Je chante aux rives des eaux.
De nos Berbères fidelles
Les amiliez éternelles ;
Tantost sur mon Flageolet,
Couché sur le serpolet,
A la fraischeur des fontaines
Qui serpentent dans nos plaines,
De nos fidelles Pasteurs
Je célèbre les ardeurs ;
Et tantost sur la Musette
De la jeune Timarète
Au milieu de nos Hameaux,
A l’ombrage des Ormeaux,
Je dis les flames ardentes,
Nobles, pures et constantes
Des Jardiniers, des Chasseurs,
Des Moissonneurs, des Pescheurs,
Imitant la Cornemuse
Du Berger de Syracuse.
Mais toy dont les beaux Escrits
Sont l’amour des beaux Esprits ;
Toy dont les Chansons nouvelles
Font les délices des belles.
De quels ouvrages divers
Enrichis-tu l’Univers ?
A quoy maintenant s’amuse
Ta noble et fertile Muse ?
Fais-tu plaindre des Poiriers,
Ou soupirer des Mûriers ?
Fais-tu parler les Fauvettes
Le langage des Coquettes.
Pour répondre aux doux billets
Des amoureux Roitelets ?
Ces Fauvettes bien-heureuses,
Ces Fauvettes merveilleuses,
Qui, sur l’aile de tes Vers,
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ANJOU