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Tes flots, ô torrent ténébreux,
Avec de sinistres murmures
Dans ton lit voilé de ramures
Roulent et se brisent entre eux.
Ils roulent en masses énormes
À travers les blocs de granit,
À travers les roches difformes
Où pendent les branches des ormes
Que le vent d’automne jaunit.
Que le jour commence ou s’achève,
Que l’aube succède à la nuit,
Que l’étoile du soir se lève, —
Ils vont murmurant sans trêve
Leur plainte qu’on prend pour du bruit.
Aux rayons de la lune blonde
Quand s’éteint le dernier aboi,
Ni le soir ni la nuit profonde,
Ô torrent dont l’eau toujours gronde,
N’ont, hélas ! de repos pour toi.
Pas plus que ton onde inquiète