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1900-1906 qu’en 1906 et 1907, on peut admettre, pour ces six années, une recette au moins égale, et, pour les quatre années précédentes, une recette inférieure de moitié ; soit, pour l’ensemble, et au bas mot, une cinquantaine de millions.

Une chose est certaine, en tout cas, c’est qu’en 1908, lorsqu’elle fut supprimée et que la Belgique reprit le Congo, la Fondation de la Couronne possédait, à Bruxelles et à Ostende, des immeubles pour une valeur globale de 30 millions de francs[1], et que, d’autre part, elle avait exécuté, ou commencé, des travaux somptuaires, tels que la construction d’une Arcade monumentale, l’embellissement de la résidence royale de Laeken, la création d’un Hippodrome à Ostende, qui avaient déjà coûté de nombreux millions, et devaient encore entraîner une dépense totale de 45.000.000 de francs.

Il n’est donc pas contestable que le Souverain de l’État du Congo, après être rentré dans ses avances, avait tiré et comptait tirer longtemps encore, du travail des indigènes, d’énormes bénéfices dont l’emploi fait songer à l’érection des pyramides d’Égypte par les sujets des Pharaons.

Si cette exploitation des corvéables congolais ne put continuer, c’est parce que la résistance du Parlement belge au maintien de la Fondation royale, contraignit Léopold II à la supprimer.

III. Les bénéfices des sociétés commerciales. — Rien n’est plus suggestif que le tableau des bénéfices réalisés par certaines sociétés congolaises, et, notamment, par les deux sociétés qui ont plus fait que toutes les autres pour la sinistre réputation du Congo : l’Abir et la Société Anversoise.

Les actionnaires de la Société Anversoise versèrent, en 1898, 1.700.000 francs.

  1. Pendant les années grasses qui précédèrent la venue de la Commission d’enquête, ce capital modeste leur Documents parlementaires. Chambre des représentants, 1907-1908, p. 565.