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qui ne faisait point partie du ministère, à l’époque de la reprise :

Il est exact qu’après le décès du Roi, on a constaté qu’il existait en divers endroits, notamment dans la Fondation de Niederfullbach, dans la Société des Sites, dans la Société de la Côte d’Azur — je ne les cite qu’à titre exemplatif — des biens ou valeurs, meubles ou immeubles que ces organismes détiennent, sur lesquels le gouvernement belge possède des droits et sur lesquels il entend exercer les droits qui lui appartiennent.

À quel titre ces droits appartiennent-ils au gouvernement ? Ses titres principaux sont la reprise de tout l’avoir de l’État Indépendant du Congo comme tel, la disparition de la Fondation de la Couronne et le transfert de tout son avoir à la Belgique ensuite : je tiens à distinguer clairement ces titres divers, comme à souligner aussi que l’État belge entend faire valoir tout autre titre quelconque qui lui donne des droits sur ces biens.

Le Gouvernement a pris les mesures nécessaires pour faire connaître et pour affirmer ses droits.

Quant à M. Renkin, son rôle était infiniment plus difficile. Il s’était engagé à fond. Il s’était porté fort pour le Roi. Il avait imprudemment apporté à la tribune des attestations que l’événement venait démentir. Il n’avait que le choix entre s’avouer dupe ou complice.

Dans ces conditions, on le vit se lever, après M. Delantsheere, et, sans un mot pour justifier, excuser, ou seulement expliquer la conduite du Roi, prononcer les paroles d’aveu, que les Annales parlementaires[1] du 3 mars 1910 rapportent en ces termes :

M. Renkin, ministre des Colonies. — Qu’ai-je dit dans les deux discours que j’ai prononcés le 25 avril et le 5 mai 1908 ? J’ai dit :
xxxx « 1 Que les sommes portées au débit du compte de l’État Indépendant de 1906, comme avancées à la Fondation, n’avaient pas fait l’objet d’une avance unique, mais de plusieurs avances successives ;
xxxx « 2 Que l’opération mentionnée au compte de 1906 était la régularisation de l’état de choses créé par les avances successives ;
xxxx « 3 Que si les sommes nécessaires au service de ces titres de

  1. Annales parlementaires. Chambre, 3 mars 1910, p. 751.