Page:Vandervelde - La Belgique et le Congo, le passé, le présent, l’avenir.djvu/155

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rente n’avaient pas figuré plus tôt au budget, c’est que la Fondation en assurait elle-même le service et remettait à l’État les sommes nécessaires à cet effet ;

« 4° Que la Fondation avait dépensé en Belgique bien au delà de ces sommes ;

« 5° Qu’elle avait remis en immeubles et travaux un capital de 28.127.000 francs à l’État belge. »

J’ai attesté dans la séance du 25 avril 1908 que ces déclarations étaient sincères, et je l’atteste encore. J’ai toujours cru qu’elles correspondaient à l’exacte vérité.

Je n’ai pas besoin de dire que si je n’avais pas eu cette conviction absolue, je n’aurais pas parlé comme je l’ai fait…

M. Bertrand. — Et aujourd’hui ?

M. Rennkin, ministre des Colonies. — … mais je dois reconnaître aujourd’hui, à la lumière de faits nouveaux, qu’en plusieurs points elles étaient, à mon insu, inexactes. (Exclamations à gauche et à l’extrême gauche.)

M. Vandervelde. — Alors, vous avez été trompé par le Roi ?

M. Renkin, ministre des Colonies. — Je dis ce que je dis, et rien de plus.

M. Fléchet. — C’est la conclusion de ce que vous dites.

M. Nenjean. — Qu’avez-vous fait pour ne pas être trompé ?[1]

Il était naturellement impossible que de telles explications satisfassent la Chambre. Les orateurs qui prirent la parole après le ministre des Colonies, eurent pour lui des mots très durs. M. Paul Janson s’écria : « Quand un ministre a induit la Chambre en erreur, il n’y a qu’une chose à faire, c’est de s’en aller. » M. Hymans, leader de la gauche modérée, taxa M. Renkin d’impéritie. M. Vandervelde constata que si le gouvernement n’avait rien su, n’avait rien vu, avait tout ignoré, il avait fait preuve d’une légèreté sans nom[2].

  1. Annales parlementaires, p. 703.
  2. Il est incompréhensible, pour ne pas dire incroyable, que les ministres, ou certains ministres n’aient rien vu, car le rapport qui leur avait été adressé, le 15 novembre 1907, par les mandataires du gouvernement belge, chargés de préparer, avec les mandataires de l’État Indépendant, le transfert du Congo à la Belgique, contient, au sujet des 30 millions de la Fondation de la Couronne, une contradiction tellement flagrante qu’elle devait suffire, à elle seule, pour les mettre en éveil.
    xxx À la page 60 de ce document, on lit :
    xxx « En Belgique, la Fondation ne possède plus guère d’immeubles. On sait qu’elle a remis tous ceux qu’elle y avait acquis, à l’État Indépendant, c’est-à-dire, en cas de reprise, au domaine public belge. Les immeubles,