Page:Vandervelde - La Belgique et le Congo, le passé, le présent, l’avenir.djvu/156

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Mais si telle était, sans doute, l’opinion de presque tous les parlementaires, la discipline des partis eut raison des convictions individuelles et, au vote, l’ordre du jour de blâme fut repoussé, droite contre gauche, à quatre voix de majorité.

Quant aux millions de Niederfullbach, ils restent déposés à la Banque Nationale de Belgique, en attendant qu’une solution, amiable ou judiciaire, intervienne.

En somme, l’histoire des relations entre la Belgique et l’État du Congo, c’est l’histoire dune lutte de vingt-cinq ans entre le Roi, qui veut devenir maître, et le Parlement, qui entend le rester.

Pendant longtemps, le Roi semble devoir l’emporter. Son influence grandit, à mesure que ses entreprises se développent. La bourgeoisie belge salue en lui le prince des lanceurs .

    objets de la transaction, sont évalués à 29 millions de francs environ. Par le fait de la reprise, la Belgique rentrera donc dans l’avance des 30 millions qu’elle a faite au Congo et à laquelle l’annexion lui enlevait tout droit. »
    xxxx Donc, les 30, ou plus exactement les 29 millions servent à rembourser la Belgique.
    xxxx Mais à la page 50, par contre, les mandataires disent :
    xxxx 
    En résumé, la situation de la dette de l’État Indépendant, y compris les émissions correspondant aux avances faites à la Fondation de la Couronne et remboursées par celle-ci en immeubles, se présente ainsi qu’il suit… »
    xxxx Il est évident que ce passage du rapport contredit celui de la page 60 : si les immeubles ont servi à rembourser l’État Indépendant de ses avances à la Fondation, ils ne peuvent plus servir à rembourser la Belgique de ses avances à l’État.
    xxxx Mais, de ce que ces affirmations se contredisent, il ne s’ensuit pas qu’à un moment donné, l’une et l’autre n’aient été exactes ; et, en réalité, il semble bien que les deux phrases ont été écrites à deux stades différents des négociations.
    xxxx En fait, la phrase de la page 60 a dû être écrite avant l’autre, car si les immeubles avaient été remis à l’État, pour le rembourser de ses avances, il n’eût plus pu être question de s’en servir pour rembourser la Belgique.
    xxxx Sans doute, entrait-il dans les intentions du Roi, qui voulait se donner l’apparence de ne rien devoir à la Belgique, de la rembourser avec les immeubles de la Fondation, tout en gardant, par devers lui, les avances faites par l’État à la Fondation. Mais, au cours des négociations, les mandataires, et notamment M. Van Cutsem, dont c’était le métier, durent s’apercevoir que les émissions de la dette congolaise étant de 114 millions, il manquait 30 millions remis à la Fondation. C’est alors, vraisemblablement, que, pour dissimuler cette fuite, on inséra la phrase de la page 50.