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moyens que met à ma disposition le régime nouveau, la convention de 1902. »

Quant au C. C. C. ou à l’Américan Congo Company, les territoires qui leur sont concédés ont une configuration telle, que si la liberté commerciale est effectivement établie dans les régions adjacentes, leur privilège perdra vraisemblablement presque toute sa valeur : elles ne pourront, en effet, empêcher les indigènes de vendre les produits de leurs récoltes aux colporteurs et aux factoreries du dehors qu’en leur offrant les prix fixés par la concurrence. Dès à présent, d’ailleurs, une notable partie du caoutchouc récolté dans ces concessions est vendu à des colporteurs du Stanley Pool ou à des Portugais.

Restent l’Abir et la Société Anversoise, qui se trouvent dans une situation spéciale, étant donné qu’à la suite des révélations de la Commission d’enquête, elles ont subi une déchéance partielle. Par conventions datées du 12 septembre 1906, elles ont dû faire l’abandon des avantages de leur concession, tandis que l’État s’engageait, de son côté, « à leur céder, au prix de 4 fr. 50 le kilogramme, tout le caoutchouc qu’il retirera des forêts qui faisaient l’objet de la concession »[1].

Mais on sait que, depuis 1909, l’État ne perçoit plus l’impôt du caoutchouc dans les territoires de l’Abir et de l’Anversoise. Il se borne à céder aux deux Sociétés le caoutchouc que les indigènes lui fournissent volontairement.

Dans ces conditions, les dirigeants de l’Abir font, actuellement, de pressantes démarches pour obtenir un autre arrangement. Ils proposent à l’État d’abandonner ses mille parts ; par contre, ils renonceraient à la moitie de leur ancienne concession (la Maringa) et reprendraient jusqu’en 1952 l’exploitation de l’autre moitié (le Lopori).

Si ces propositions étaient accueillies, un arrangement analogue interviendrait avec la Société Anversoise.

  1. On trouvera le texte de ces conventions, ainsi que toutes celles dont il est parlé dans ce chapitre, aux annexes A. B. C. du Traité de cession de l’État Indépendant du Congo à la Belgique. Chambre des Représentants. Documents parlementaires, 1907-1908, pp. 383 et suiv.