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la seconde moitié du siècle suivant que des relations commerciales régulières s’établirent avec l’Europe.

À partir de 1858, en effet, et jusqu’au moment où Stanley descendit du haut fleuve, un assez grand nombre de factoreries, telles que la maison française, la maison hollandaise, la maison anglaise Natton et Cookson, sans parler de plusieurs Portugais, furent créées à Banana, à Boma, et dans d’autres parties du Bas Congo[1].

Ces comptoirs commerciaux n’étaient en relations directes qu’avec les indigènes de la région côtière, mais, par une série d’intermédiaires, le mouvement des échanges s’étendait jusque dans le Haut Congo, à plus de 1.800 kilomètres dans l’intérieur.

Stanley rapporte, par exemple, avoir vu de nombreuses flottilles de canots indigènes qui attendaient patiemment l’arrivée des caravanes venant du Bas Congo, pour troquer leur ivoire ou leur cuivre contre du tabac, de la poudre, des mousquets et d’autres objets de pacotille européenne[2].

De même, en 1897, le commandant Liebrechts, parlant du monopole commercial des intermédiaires Batéké du Stanley Pool, que la politique de l’État Indépendant avait aboli, constatait que « de longues années avant l’arrivée des Européens, les tribus riveraines du Congo, jusque dans l’Aruwimi, possédaient des marchandises européennes ayant passé de mains en mains depuis la côte, et ayant acquis, par le fait même, une valeur extraordinaire ».

Mais ce commerce, malgré son importance réelle, était limité dans son expansion ultérieure par l’insuffisance des moyens de communication et, plus encore, par l’insécurité des routes ou les innombrables tributs que les chefs indigènes

  1. Voir pour plus de détails Wauters : L’État indépendant du Congo, pp. 386 et suiv. Bruxelles, 1899.
  2. Voir au sujet du développement du commerce avant la fondation de l’État, la brochure d’Ed. Morel : Commerce or Slavery to prevail in the Congo. Some extracts from Stanley’s Writings in 1884-1885. Liverpool, 1907.