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Depuis mon passage à Matadi, des crédits ont été demandés pour remédier à cet état de choses ; mais si, pendant des années, pareil hôpital a pu subsister dans une des localités les plus importantes du Congo, par où passent tous les voyageurs allant vers le Haut, on devine ce que dut être l’organisation hospitalière dans les districts les plus reculés de la colonie. Aussi des dépenses considérables devront être faites pour qu’à l’avenir les indigènes malades soient décemment traités et hospitalisés.

III. Les mesures prophylactiques. — Depuis 1892 dans le Bas Congo, depuis 1899 dans tous les chefs-lieux de district ou de zone, on a créé des Commissions d’hygiène publique, ayant principalement pour mission d’indiquer aux autorités locales les mesures à prendre pour améliorer les conditions sanitaires et enrayer éventuellement les épidémies.

Ces Commissions, jusqu’à présent, dans la mesure où elles ont réellement fonctionné, se sont préoccupées surtout de la lutte contre le paludisme.

On sait que ce fléau se propage principalement grâce aux eaux stagnantes où les moustiques du genre anopheles vivent et se reproduisent. Par conséquent, l’écoulement des eaux de pluie et le dessèchement, ou la pétrolisation des marais proches des agglomérations, apparaissent comme les moyens les plus efficaces de lutter contre un mal qui n’atteint pas seulement les Européens, mais aussi les indigènes.

Quelque chose, certes, a été fait, dans les principaux centres administratifs, pour exécuter des travaux d’assainissement, mais il suffit de voir les terrains marécageux qui se trouvent encore au centre même de Boma pour se convaincre que le principal reste à faire ; et, pour ce qui concerne les villages indigènes, où ces travaux auraient pu être prescrits à titre d’impôts, la récolte du caoutchouc, le portage, le pagayage, les fournitures de vivres ont jusqu’ici réclamé trop de corvéables pour qu’il ait pu être sérieusement question d’im-