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CHAPITRE V

CONCLUSION


Les peuples s’apercevront un jour que les colonies sont, pour eux une source de périls et une cause de ruines. À la barbarie commerciale succédera la civilisation commerciale ; à la pénétration violente, la pénétration pacifique.
Anatole France.


Nous ne pouvons achever d’écrire un livre sur le Congo, au moment où les décrets de réforme vont être mis en vigueur, sans essayer de répondre à des questions que se posent, nécessairement, tous ceux qui, en Belgique ou à l’étranger, s’intéressent au sort des populations congolaises.

Tout d’abord, la situation s’est-elle améliorée, depuis deux ans que la reprise est faite, depuis un an que le roi Léopold est mort ?

L’affirmation n’est pas douteuse.

Ceux qui soutiennent le contraire sont mal informés, ou bien cèdent à la crainte d’affaiblir, d’arrêter peut-être l’impulsion vers les réformes, en reconnaissant que les choses vont mieux.

Cette tactique n’est pas la nôtre. La vérité nous paraît toujours bonne à dire. Quand la condition des indigènes, au Congo, était plus mauvaise que dans n’importe quelle autre colonie d’Afrique, nous n’avons pas craint de le déclarer hautement. Aujourd’hui qu’elle tend à devenir plus supportable, avant même que les décrets de réforme soient appliqués, par le seul effet du relâchement de la contrainte, nous croirions commettre une injustice en ne le disant pas.