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Le Roi fut particulièrement satisfait de sa réponse, et, lorsque plus tard, en 1896, Picard fit un voyage au Congo et fut l’hôte du vice-gouverneur général Wangermée, celui-ci lui montra un exemplaire de son mémoire, en disant : « Il nous a été envoyé de Bruxelles avec cette recommandation : Que ce soit votre Bible ! »

Une fois les objections d’ordre juridique écartées, les choses marchèrent rondement.

Coquilhat fut envoyé à Boma, comme vice-gouverneur, pour préparer l’orientation nouvelle qui allait être donnée à la politique économique de l’État (novembre 1890)[1].

D’autre part. Vankerkhoven s’était offert pour aller, à peu de frais, récolter l’ivoire, dont Stanley, Lupton-bey et l’explorateur Junker avaient signalé l’existence, en stocks immenses, dans IUele, le Bahr-el-Gazal et le Haut Nil. Il fut nommé chef d’expédition, et son arrière-garde quitta le Stanley Pool en février 1891.

Le 21 septembre suivant, sous le contre-seing de M. Van Eetvelde, secrétaire d’État, le Roi signait le décret inaugurant le nouveau cours :

« Les commissaires des districts de l’Aruwimi-Uele et de l’Ubangi, les chefs d’expédition du Haut Ubangi prendront les mesures urgentes et nécessaires pour conserver à la disposition de l’État les fruits domaniaux, notamment l’ivoire et le caoutchouc. »

Ce décret, qui allait avoir de si graves conséquences, resta secret pendant plusieurs mois et ne parut jamais au Bulletin officiel.

    système était fondé en droit, signale les abus auxquels, des 1896, il donnait lieu (pp. 207 et suiv. de la 3e édition).

  1. Voir Wauters, Le Mouvement géographique, 9 janvier 1910, p. 14. — Il convient de noter cependant que, déjà, le décret du 17 octobre 1889, sur l’exploitation du caoutchouc et autres produits végétaux, affirmait les droits de l’État sur ces produits, « dans les terres où ces substances ne sont pas encore exploitées par les populations indigènes et font partie du domaine de l’État ». (Voir Louwers, Lois en vigueur dans l’État Indépendant du Congo. Bruxelles, 1910. p. 665, note.)