Page:Vandervelde - La Belgique et le Congo, le passé, le présent, l’avenir.djvu/90

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

employés à de grands travaux d’intérêt public, dont les indigènes eux-mêmes doivent recueillir le bénéfice immédiat, tels que la construction de chemins de fer et de routes. Bien entendu, ces travaux devront être indiqués par la loi d’une façon nette et précise, et il devra être interdit, sous les peines les plus sévères, de donner aux individus, ainsi recrutés un autre emploi que celui qu’elle prévoit, notamment de les utiliser pour l’exploitation du Domaine. Le contingent de ces travailleurs sera également fixé par la loi et ne dépassera pas les limites de la stricte nécessité. Le terme de service obligatoire sera pour eux beaucoup plus court que pour les soldats (3 ans au maximum) et la rétribution sera la même que celle des travailleurs volontaires de la région[1].

C’est à la suite de ces propositions qu’intervint le décret du 3 juin 1906, divisant le contingent annuel de milice en deux sections, comprenant dans la deuxième section les travailleurs nécessaires à l’exécution des travaux décrétés d’utilité publique et astreignant ces travailleurs à une durée maximum de service, non de trois ans, mais de cinq ans, pouvant être effectuée en une ou plusieurs périodes.

À peine ce décret était-il mis en vigueur, que le gouvernement décrétait d’utilité publique, non seulement les travaux du chemin de fer des Grands Lacs, mais ceux des mines d’or de Kilo, appartenant à la Fondation de la Couronne, dont il était difficile, cependant, de prétendre que les indigènes « devaient en recueillir le bénéfice immédiat ».

Il est vrai que lors de la reprise du Congo, en 1908, M. É. Vandervelde ayant demandé comment étaient exploitées les mines de Kilo, le gouvernement belge répondit que ces travaux miniers n’occupaient que la main-d’œuvre volontaire.

Mais, en réponse à cette affirmation. M. Vandervelde produisit une circulaire du Gouverneur général, non publiée, en date du 23 octobre 1906, disant :

J’ai l’honneur de vous faire parvenir copie de mon ordonnance en date de ce jour qui autorise le recrutement forcé des travailleurs nécessaires à l’exécution des travaux d’intérêt public. Vous

  1. Bulletin officiel, 1905, nos 9 et 10, p. 259.