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La Belgique et l’État du Congo.


On l’a dit maintes fois, le Congo est une œuvre belge et, dans ces conditions, il est tout naturel que la Belgique se préoccupe de ce qui s’y passe. D’autre part, s’il convient à mes contradicteurs de parler encore de mes convictions républicaines, je répondrai qu’aujourd’hui ceux qui s’élèvent contre l’administration de l’État indépendant, appartiennent à tous les partis. Il en est qui sont libéraux et monarchistes, comme Félicien Cattier ; il en est d’autres qui sont catholiques et loyalistes, comme ces missionnaires qui ont fini par ressentir l’impérieux besoin de libérer leur conscience. Il y a quelques jours on pouvait lire, dans les Annales du Sacré-Cœur, ce passage caractéristique :

« Nous ne croyons pas à la conversion de l’État indépendant et voilà pourquoi nous serions naïf de suspendre ou de cesser les récriminations. À notre tour l’offensive et nous n’avons pas besoin de recourir aux armes du mensonge et de la calomnie. La vérité nous suffit et il y a plus qu’il n’en faut pour démontrer que l’État du Congo n’a pas été noirci par les étrangers anglais, américains ou italiens. »

« Il faut aujourd’hui se rendre à l’évidence », dit le Mouvement des Missions catholiques au Congo.

« Chaque Belge devrait se procurer les derniers numéros de ce bulletin, et le dernier vestige d’engouement pour le Congo ferait place au dégoût, qui, à son tour, se traduirait par une mise en demeure à l’État indépendant de mettre un peu d’ordre dans le budget, de ne pas continuer à compromettre partout le nom belge, ou bien de se démettre au nom de l’humanité, de la patrie et de la religion. »