Page:Vandervelde - Les Crimes de la colonisation capitaliste.djvu/12

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La « campagne Anglaise » !


Et si l’on vient me dire qu’en portant ces accusations contre l’administration congolaise, nous nous associons à une campagne faite dans l’intérêt de l’Angleterre, je réponds qu’il n’y a pas de campagne anglaise ; qu’il y a une campagne menée, dans tous les pays, par des Anglais, comme le vénérable Fox Bourne, comme Ed. Morel, comme les évêques de Durham, de Liverpool, de Rochester, comme des ministres qui viennent d’entrer dans le nouveau cabinet libéral ; par des Américains, comme Mark Twain, le professeur Reinsch ; par des Italiens, comme le député Santini ; enfin, par des Français comme Paul Violet, le savant jurisconsulte catholique, comme Francis de Pressensé, ou Pierre Mille, ou Anatole France, qui disait il y a quelques jours encore à propos des abus qui se sont produits dans la partie française du Congo : « Il nous importe, à nous, Français, de dénoncer avant tout les crimes commis en notre nom ; il y va de notre honneur ; sans compter que parlant de ce qui nous regarde, de ce qui est notre affaire, nous avons un peu plus de chance de ne pas parler en vain. »

Je ne m’arrête donc pas à l’accusation de favoriser des convoitises étrangères. Reste donc le dernier argument que l’on ait invoqué contre nous : Ce que vous affirmez, ce sont des exagérations ou bien des calomnies.


Exagérations ou calomnies ?


Désormais, messieurs, la réponse est facile, mais, auparavant, je tiens à rappeler ce que je disais, il y a une année à peine, en réponse à l’honorable M. Woeste qui m’avait reproché d’être un adversaire systématique du régime congolais.