Page:Vandervelde - Les Crimes de la colonisation capitaliste.djvu/14

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dont l’honorable M. Neujean a eu cent fois raison de réclamer la distribution et que tous les membres de la Chambre devraient lire ; car, étant donnée la responsabilité morale qui pèse sur chacun de nous, dans cette question redoutable, j’estime que celui d’entre nous qui ne connaît pas le rapport de la commission d’enquête manque au plus élémentaire devoir de la charge que les électeurs lui ont confiée. (Très bien ! à l’extrême gauche.)

J’ai dit que ce document suffit à justifier toutes nos accusations. Je suis cependant obligé de faire en même temps une réserve, car le rapport de la commission d’enquête n’est pas complet. Il contient les conclusions des commissaires, un résumé impartial et objectif des dépositions qui ont été faites, mais il ne donne pas les dépositions elles-mêmes.


Où sont les procès-verbaux ?


On nous dit, pour justifier cette lacune, que parmi les témoignages apportes à l’enquête, il en est un grand nombre qui mettent en cause des hommes qui ne seraient pas à même de se défendre, et je reconnais qu’il y a dans cet argument une âme de vérité. J’aurais parfaitement compris que les noms ne soient pas cités ; mais on pouvait faire ce que le consul anglais Casement avait fait en 1903, c’est-à-dire se borner à transcrire les témoignages, sans indiquer les personnes qu’ils visaient.

D’ailleurs, la précaution que l’on a prise de ne pas publier ces témoignages a été profondément inutile, car ces témoignages nous les avons ; ils ont été publiés par les missionnaires entendus à l’enquête et je voudrais, messieurs, que tous vous puissiez les lire, car le rapport de la commission nous donne la vérité abstraite, mais il ne nous apporte pas la vérité concrète sur les effrayants abus commis au Congo. Nous voyons en ce moment la pitié publique s’émouvoir de l’assassinat d’une pauvre