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d’une visite qu’il fit à Mirambo, despote de l’Ouniamouwési : « Je l’étonne beaucoup en lui apprenant que chez nous les rois ne sont pas marchands. »

Si l’on fait une nouvelle édition de la Vie en Afrique, peut-être ferait-on bien de mettre une note au bas de la page.

Je dois supposer, messieurs, que vous savez ce que c’est que le domaine de la couronne ? Si vous ne le savez pas encore, je vous conseille de lire le livre très documenté qui vient d’être publié par M. Cattier, professeur de droit colonial à l’université libre de Bruxelles. Le domaine de la couronne se compose tout d’abord d’un territoire dix fois grand comme la Belgique, situé dans la région caoutchoutière du Congo et qui comporte les plus belles forêts du territoire ; en second lieu de six mines qui ne sont pas encore déterminées, mais que le Souverain se réserve de choisir, le jour où l’on aura trouvé au Congo des métaux précieux ; enfin d’un nombre considérable d’immeubles, à Bruxelles, à Ostende ou bien sur la rivière de Nice. »

Comment ce domaine a-t-il été constitué ? Nous ne le savons point. Comment était-il exploité jusqu’en ces dernières années ? Nous ne le savons pas non plus, car nul Européen, sauf les agents de l’État, n’y avait pénétré avant 1903. C’est à cette époque seulement que le missionnaire Scrivener et que le consul Casement firent des révélations effroyables sur ce qui se passait dans le domaine de Léopold II. Je dois ajouter en toute loyauté, que le rapport de la commission constate la gravité de ces abus, mais ajoute que, depuis, la situation s’est grandement améliorée.


70 millions de bénéfices !


Il n’en est pas moins vrai que, grâce à des exactions, sans nombre, le domaine de la couronne a rapporté à son royal fondateur des sommes considérables. M. Cattier,