Page:Vandervelde - Les Crimes de la colonisation capitaliste.djvu/35

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lui avouer que le Petit Bleu était subsidié par l’État Indépendant du Congo, et qu’il avait touché 9,000 francs, à raison de 500 francs par mois.

« Le commandant Lemaire, irrité de cette incorrection, qui avait été commise en son absence, exigea la restitution à l’État du Congo, des sommes que celui-ci avait versées au Petit Bleu.

« L’État ayant refusé de les accepter et de faire rentrer l’argent dans sa caisse, la somme fut distribuée entre neuf œuvres de bienfaisance. »

Voilà les faits, et maintenant on comprend mieux la violence et la continuité des attaques auxquelles le journal dont je viens de parler se livrait contre ceux qu’il accusait injustement d’être à la solde des marchands de Liverpool. Peut-être sera-t-il permis de parler aujourd’hui des marchands de consciences de l’État Indépendant du Congo.

Ce qu’il importe, au surplus, d’apprécier, ce n’est pas la situation morale que ce journal aura désormais devant l’opinion publique, c’est l’attitude d’un gouvernement qui recourt à de pareils moyens ; car, en pareilles circonstances, j’ai moins de colère contre les corrompus que contre les corrupteurs !


Le Bureau de la presse.


J’ajoute que ce n’est pas seulement l’État Indépendant du Congo qui est responsable des procédés qui ont été mis en œuvre pour agir sur l’opinion. Le gouvernement belge a lui aussi une part des responsabilités, car il a prêté à l’État du Congo ses fonctionnaires, non pas seulement pour diriger le système d’exploitation qui sévit dans la colonie, mais encore pour diriger le bureau de la presse où l’on fabrique des communiqués officieux et des plaidoyers en faveur de l’État du Congo.

Et, messieurs, ceci demande un mot d’explication, étant donnée l’étrange réponse faite par M. le ministre