questions, si chères aux libres penseurs, ne tiennent pas tant de place dans les châteaux de province, et les discussions politiques qui s’engagent parfois dans les cercles mondains ne vont pas chercher si haut ni si loin leurs principes et leurs arguments. Il y a, dans Madame Frainex, des dissertations qui pouraient être très-justes et très-utiles ailleurs, mais qui suspendent l’action et sont d’un ordre trop élevé pour les personnages qui y prennent part.
— Les deux rôles dominants paraîtront aussi outrés l’un que l’autre, chacun dans leur sens. On peut être vicieux et hypocrite, sans se targuer autant de la force que l’on puise dans le vice et l’hypocrisie. Cette corruption systématique d’une femme par son mari est poussée ici jusqu’à l’invraisemblance. Je trouve enfin, dans un livre qui vise à l’intérêt général, des questions sociales et religieuses, trop de souvenirs de l’actualité : les écoles, les bibliothèques populaires, la question du temporel, l’invention du canon-revolver, que sais-je ? Une foule de détails qui portent la date de l’année, me gâtent la mise en œuvre de grandes questions qui sont celles d’un siècle entier et de plusieurs générations.
Voici maintenant comment les femmes plaident elles-mêmes leur propre cause, par des faits et par le sentiment. Celle qui signe André Léo et que des ouvrages remarquables, comme un mariage scandaleux, un Divorce, l’Idéal au village ?, ont fait déjà connaître, ne se résigne pas à écrire des romans de moins longue haleine, presque de simples nouvelles, saris reprendre la question sociale et la résoudre dans le sens des intérêts qu’elle représente, comme femme ou comme mère. Deux volumes ont paru presque en même temps de cet estimable écrivain pseudonyme et contiennent chacun deux récits ;. l’un, Double histoire et Histoire d’un fait-divers ; l’autre, Attendre-Espérer et les Désirs de Marinette.
Ces deux volumes, le premier surtout, sont bien d’une femme, d’une mère qui a beaucoup souffert des abus et des vices de la société, ou qui, du moins, a vu beaucoup en souffrir autour d’elle. J’ai déjà remarqué que, chez
