Page:Variétés Tome I.djvu/242

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Ce qui causoit un grand vacarme.
Mais après, de crainte d’allarme,
On appaisa tout ce grand bruit ;
Et, comme il estoit desjà nuit,
Chacun, se retirant d’emblée,
Prit lors congé de l’assemblée,
Et, se frappant dedans la main,
Toutes dirent qu’au lendemain
Elles s’assembleroient encore
Dès qu’on decouvriroit l’aurore
Se montrer dessus l’horizon,
Toutes, dedans quelque maison,
Afin de voir plus net qu’un verre
Tous les accidens de la guerre ;
Que la nuit il faudroit resver
À ce qui pourroit arriver.
Cependant ils remercièrent
Madame Gueuse, et la prièrent,
Dedans des accidents pareils,
De leur fournir de ses conseils.
Ainsi finit, comme je pense,

Cette agreable conference.

C’estoit une chose assez agreable à mon gré d’entendre des Dentelles discourir de la guerre, raisonner sur toutes ses difficultez, en prevoir toutes les disgraces, et parler en leur langage sur tous les evenements d’une chose si douteuse. Le lendemain, un Passement qui estoit accoustumé à ne point dormir, pour avoir servy depuis dix ans à la coëffe du bonnet de nuit d’un vieux jaloux, les alla esveiller deux heures plus matin qu’on avoit arresté, et elles se trou-