Page:Variétés Tome II.djvu/134

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Jean. B. J’en suis si affligée que je ne sçaurois ouvrir la bouche pour vous dire la raison. N’en sçavez-vous encore rien, pauvre femme ? Il s’en va à Fontainebleau7. Mais il a une certaine chose qui lui ronge bien la cervelle ! Hélas ! le pauvre prince est grandement tourmenté, la cour est bien troublée ; le père Siguerand ne sçait de quels traicts de rhetorique user pour apporter quelque consolation ; le père Binet8, avec ses brocards et ses railleries, y perdroit ses parolles. Le père Siguerant9 alloit l’autre jour à S.-Louis pour demander conseil à ceux de sa compagnie ; mais un certain frère Frappart, un de ceux qui a soin de faire tourner la broche et qui maintenant dispose des sausses et faict detremper le poisson, a promis de rescrire (à ce que m’a dit un père à calotte de la mesme société) en Espagne, car il est du pays. Le père, qui a l’oreille du roy, pourra appaiser la tourmente.

— Mort de ma vie ! falloit-il que cela arrivât ? Le roy d’Espagne10 a-il envoyé quelque ambassadeur ? Que


étoit allé dans le Béarn ; la seconde, dans le Poitou.

7. Ce voyage donna lieu à plusieurs livrets : le Voyage de Fontainebleau, fait par MM. Bautru et Desmaretz, par dialogue, 1623, in-8 ; le Messager de Fontainebleau, avec les nouvelles et paquets de la cour, 1623, in-8 ; le Pasquil du rencontre des cocus à Fontainebleau ; le Clairvoyant de Fontainebleau, 1623, in-8.

8. Le jésuite Étienne Binet, dont nous avons déjà parlé dans une note de notre tome 1er, p. 128, note 2.

9. Confesseur du roi. V. Fæneste, édit. Jannet, p. 65.

10. On avoit de vives craintes du côté de l’Espagne ; en 1621 il avoit paru un petit libelle : les Sentinelles au roi,