Page:Variétés Tome II.djvu/152

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Qu’il la festonne, qu’il la frise,
Pour entretenir chalandise,
Afin qu’on face cas de luy :
Car c’est la maxime aujourd’huy
Qu’il faut qu’un cavalier se cache
S’il n’est bien fourny de moustache.
S’il n’en a long comme le bras,
Il monstre qu’il ne l’entend pas,
Qu’il tient encor la vieille escrime,
Qu’il ne veut entrer en l’estime
D’estre un de nos gladiateurs,
Mais plustost des reformateurs,
Et qu’avec son nouveau visage
Il pretend corriger l’usage,
Ce qu’il ne pourroit faire, eust-il
Glosé sur le docteur subtil3.
L’usage est le maistre des choses ;
Il fait tant de metamorphoses
En nos mœurs et en nos façons,
Que c’est le subject des chansons.
Quiconque ne le veut pas suivre,
Fait bien voir qu’il ne sçait pas vivre.
Les roses naissent au printemps ;



contre les Espagnols, et où on les représentoit avec « leur nez à la judaïque, leurs moustaches recroquillées en cerceau. » Le propre du courtisan étoit, selon Auvray, de toujours

Bransler le corps, faire un cinq pas,
Trousser les crocs de sa moustache.
Trous(Satyres du sieur Auvray, l’Escuelle, p. 232.)

3. Duns Scott.