En may, les rossignols desgoisant leurs chansons,
Ne peuvent imitter la gorge des pinçons ;
Un luth, ou je me trompe,
Ne sçait du flageolet ensuivre les accords,
Ni moins l’air d’une trompe
Dont un lacquais se joüe à la porte en dehors.
Voilà ce que j’en dis à la barbe de tous,
Et, le disant ainsi, je prens congé de vous,
Digne maistre du maistre
Des peuples de la France et du plus grand des rois
Qui sçauront jamais estre
Du levant au couchant pour y faire des loix.
Vous estes un bon juge au fait des bons escrits,
L’on n’y peut contredire, et n’avez point de prix
À les mettre en usage.
Vostre plume, où Cesar apprend à se regler5,
En donne tesmoignage.
C’est pourquoy je vous parle avant que de cingler.
Adieu ! la nef est preste ; elle est dessus le bord,
Attendant, pour lui faire abandonner le port,
5. C’est de l’Institution du Prince, épître didactique dédiée par des Yveteaux à monseigneur le duc de Vendôme, dont il avoit d’abord été le précepteur, que le poète veut parler. Elle fut publiée pour la première fois à Paris, 1604, in-4. M. P. Blanchemain en a fait la première pièce de son édition de Des Yveteaux. Elle commence par ce vers, qui rappelle le prénom du jeune prince à qui elle est adressée et qui explique ce qu’on lit ici :
César, fils de Henri, le miracle du monde.
Après la mort de Louis XIII, Des Yveteaux, qui espéroit