Page:Variétés Tome II.djvu/349

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che6, car cela troubleroit la joie et vous empescheroit de rire.

Ou si vous ne voulez aller si loin, il ne faut qu’aller à l’hostel de Bourgongne, et eussiez eu envie d’y achepter quelque chose, tant les marchands avoient de grace pour attirer le monde, veu qu’on representoit la foire de Sainct-Germain7 ; et comme on commence par mettre les fauxbourgs dans la ville8, Sainct-Germain et la foire estoit en l’hostel de Bourgongne.

Là vous eussiez veu et pouvez voir encore, si vous le voulez, une image parfaicte et accomplie de ceste dicte foire, une decoration superbe, des ac-


Les monstres differends, les farceurs et menteurs.
Le peuple s’y promène, et parmi la froidure
Croque le pain d’epice et la gauffre moins dure.
.  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  
L’autre met son argent aux choses necessaires

Que le marchand débite aux personnes vulgaires.

(Semonce à une demoiselle des champs pour venir passer la foire et les jours gras à Paris, Paris, 1605, in-8.)

6. À la blanque. V. une des pièces qui précèdent.

7. Ceci prouve que, long-temps avant Regnard et Dancourt, qui, l’un au théâtre de la Foire en 1695, l’autre, l’année d’après, au Théâtre-François, en firent le sujet d’une comédie, la foire S.-Germain avoit été mise à la scène. En 1607, un ballet de la façon de M. le Prince, dont le sujet étoit l’accouchement de la foire Saint-Germain, avoit été dansé au Louvre (V. Lettres de Malherbe à Peiresc, p. 21, et Recueil des plus excellents ballets de ce temps, Paris, 1612, in-8, p. 55–58).

8. Allusion aux mesures prises, en 1634, pour la closture et adjonction à la ville de Paris des faubourgs Saint-Honoré, Montmartre et Villeneuve. V. Archives curieuses, 2e série, t. 6, p. 314, et notre Paris démoli, p. 243.