Page:Variétés Tome III.djvu/111

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de diverses marchandises et manufactures, desquelles vostre royaume peut facilement (et sans s’incommoder en aucune façon que se soit) les secourir, et desquelles marchandises et manufactures ils sont en nécessité.

Neantmoins, depuis quelques années la grande negligence des François a fait desbaucher les ouvriers, desquels les estrangers se servent maintenant, comme de la drapperie de laines, toilles, gros cuirs, cordages4, bonnetteries et autres diverses manufactures, qu’à présent ils nous apportent en


tel. Lorsqu’il fallut assurer la rançon de François Ier, prisonnier en Espagne, Charles-Quint exigea que le riche Beruni, fabricant de coques, donnât sa caution. » (Chapsal, Chimie appliquée à l’agriculture, t. 2, p. 352.) — Le pays de la richesse par excellence, le pays de Cocagne, n’étoit autre que le Lauraguais, l’opulente contrée des coques de pastel. (Crapelet, Dictons du moyen âge, 1re édit., p. 47.) Quand on vouloit montrer qu’un homme étoit riche et cossu, on disoit qu’il étoit bien guédé, c’est-à-dire semblable à quelque marchand de guède ou pastel. Peu à peu l’indigo finit par détrôner ce riche produit. (Savary, Dict. du commerce, aux mots Cocaigne, Pastel.)

3. Malheureusement, l’exportation des draps étoit interdite. « Il ne nous est permis, dit Montchrestien, de porter en Angleterre aucune draperie, à peine de confiscation ; au contraire, les Anglois, en pleine liberté, apportent en France toutes telles draperies qu’il leur plaist, voire en si grande quantité, que nos ouvriers sont maintenant contraints pour la plupart de prendre un autre mestier, et bien souvent de mendier leur pain. » (Traicté de l’économie politique, s. d., in-4, 2e partie, p. 92.)

4. Sous Louis XIV, nous manquions tellement d’ouvriers