Page:Variétés Tome III.djvu/112

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telle quantité, qu’ils enlèvent la plus grande partie de l’or et argent de vos subjects, et icelles marchandises et manufactures se faisoient par cy-devant en vostre royaume, ce qui maintenoit vos peuples argenteux, faisoit vivre et employer les pauvres, si bien qu’à présent il s’en voit une si grande abondance de toutes parts5.

Nous avons les moyens plus faciles que toutes les nations du monde pour manufacturer toutes sortes d’estoffes et marchandises qu’elles nous sçauroient fournir, et de les réduire à meilleure condition, d’autant que nous pouvons prendre tout ce qui est necessaire pour cet effet sur nous, sans les requerir d’aucunes choses, ce qu’elles ne peuvent faire.

L’Italie nous envoye et apporte une infinité de diverses sortes de draps de soye, comme toilles d’or et d’argent6, sarges de Florence7, et de Rome et


cordiers, dans nos ports, que Colbert fut obligé d’en faire venir, ainsi que des tisserands, de Hambourg, Dantzig et Riga. (Cheruel, Hist. de l’administr. monarch. en France, t. 2, p. 235.)

5. V., dans l’avant-dernière note, ce que dit Montchrestien de cette misère des ouvriers sans travail.

6. Dès le règne de Henri II, des fabriques de draps d’or et de soie avoient été établies à Lyon. (Anc. lois franç., t. 13, p. 374.) — Mais sous Henri IV, à Paris même, cette industrie avoit pris une bien plus grande extension : « L’establissement de filer l’or, façon de Milan, qui se void introduit en la perfection et en grande quantité dans l’hôtel de la Maque, soubz le sieur Tirato, Milanois, qui faict espargner et fournir dans le royaume plus de douze cent mille escus par an, qui se transportoient pour avoir dudit fil d’or