Page:Variétés Tome III.djvu/248

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Si ce n’est un qui porte une longue sutenne13
Qui soit ou de damas ou de velours de Genne :
Car les ceinturons seuls maintenant sont receus
Qui sont en broderie ou de soye tisseus.
Je ne pense non plus que maintenant on puisse
Paroistre avec la chausse estroitte ou à la suisse14,
Ou bien toute bouffante à l’entour de gros plis,
De crains sous la doublure, ou de coton remplis15,
Aussi c’est estre fol que de penser paroistre
Vestu d’une façon qui a perdu son estre ;
Il faut s’accommoder ainsi comme l’on fait,
Refaire ses habits comme l’on les refait,



Les hommes d’à present, qui connoissent combien
Ils (les gants) nous font de profit, de plaisir et de bien,
Les honorent aussi de mainte broderie
Faite subtilement de riche orfevrerie,
De senteurs, de parfums : les uns sont chiquetés
De toutes parts à jour, les autres mouchetés
D’artifice mignard ; quelques autres de franges
Bordent leur riche cuir, qui vient des lieux estranges.

13. Soutane.

14. Furetière, dans sa satire le Jeu de boule des procureurs, renvoie le haut de chausses à la suisse aux petits praticiens ; la braguette y étoit très saillante. V. Montaigne, Essais, liv. 3, chap. 5, et Vers à la Fronde sur la mode des hommes…, 1650.

15. Cette manière de crinoline non tissue étoit depuis longtemps en usage, surtout pour la toilette des femmes :

Deça des dames plus fines,
Pour leur grossesse cacher,
On voit la rue empescher,
Portant de larges vasquines ;
Là marchent à graves pas,
Renforcées par le bas,