Page:Variétés Tome III.djvu/249

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Changer d’accoustrement aussitost que j’allume
Dans les cœurs le desir de changer de costume :
Car qui porte la chausse, encor que de velours,
Qui n’est froncée en haut et dessus les genoux,
Qui n’a de gros boutons aux costez une voye,
Ou de rang cinq ou six grands passemens de soye,
Appreste grand subject de rire à haute voix
À ceux qui vont suivant mes inconstantes loix ;
On le monstre du doigt, quand mesmes en science
Il seroit estimé des premiers de la France,
Ainsi qu’un qui voudroit en la sale d’un grand
Avec un bas de drap tenir le premier rang,
Ou bien qui oseroit avec un bas d’estame
En quelque bal public caresser une dame16 :
Car il faut maintenant, qui veut se faire voir,
Aux jambes aussi bien qu’ailleurs la soye avoir,
Et de large taftas la jartière parée
Aux bouts de demy-pied de dentelle dorée17,



Celles qui deux culs supportent
Sous les robes qu’elles portent,
Desquels l’un, de chair, la nuit
Leur sert à prendre deduict ;
L’autre, de crins et de bourre,

Autour leurs fesses embourre.

(P. Le Loyer, la Nephelococugie, ou la Nuée des Cocus, comédie. Abel Langelier, 1579, in-12.)

16. Il n’appartenoit qu’aux lourdauds de province de paroître au bal avec des bas d’étame. « Le bal, dit Scarron, se donnoit tous les soirs, où de très méchants danseurs dansèrent de très mauvaises courantes, et où plusieurs jeunes gens de la ville dansèrent en bas de drap de Hollande ou d’Ussaa et en souliers cirés. » (Le Roman comique, 2e partie, chap. 17.)

17. « Après ce que dessus, Chouse (la mode) a inventé l’u-