Page:Variétés Tome III.djvu/267

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Ainsi que les autres la font ;
Et puis, pour ornement de teste,
Fussiez-vous une grosse beste,
Il faut faire tenir l’iris51
Sur le poil noir ou sur le gris,
Et pour cela sur la toilette
Avoir tousjours la boistelette,
Plaine de goume52 de jasmin ;
Visiter madame Gamin53
Avecque la coiffe bessée,
La veue demi renversée,
Vous fourer dans son amitié,
Entendre d’elle avec pitié,
Et croire que la romanesque,
Le corps mort du comte de Fiesque,
Peut rendre aux aveugles les yeux
Et la jambe droicte aux boiteux,



l’air encore si populaire de Dupont, mon ami, sur lequel se dansoit, au commencement du XVIIe siècle, cette fameuse danse de la guimbarde que ce Dupont avoit peut-être réglée et mise à la mode. V. notre édit. des Caquets, p. 59.

51. Poudre d’iris, dont on se blanchissoit et parfumoit les cheveux « pour corrompre une plus mauvaise odeur… » (La Mode qui court, p. 7.)

52. Gomme.

53. Espèce de devineresse dans le genre de celle dont nous avons parlé dans notre tome 1er, p. 29, note. Il paroît, d’après ce qui suit, qu’elle avoit rapporté d’Italie, entre autres philtres, de la poudre romanesque et des reliques du comte Jean-Louis de Fiesque, dont elle se servoit pour ses enchantements. Ce comte de Fiesque est celui qui mourut en 1547, à Gênes, dans le plein succès de cette fameuse conspiration dont le cardinal de Retz s’est fait l’historien.