Page:Variétés Tome IV.djvu/125

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et à Nicolas de la Marre, à la charge de 6 livres de rente et de 2 sols parisis de cens.



selon La Tynna, en 1543, selon M. Berty (Rev. archéolog., octobre 1855, p. 391). La Tynna veut qu’elle doive son nom aux marais qui l’infectoient, et M. Berty, au contraire, lui donne pour parrain un certain Nicolas Marets, « qui, en 1529, possédoit une pièce de terre d’un arpent et demi et quinze perches, s’étendant le long du chemin creux, entre le petit Pré-aux-Clercs et la Seine. » L’opinion de La Tynna est la meilleure. Elle se trouve confirmée par ce passage du mémoire de du Boullay, p. 68 : « Le costé de la rivière, y est-il dit, n’etoit pas haut comme il l’est à present, et ainsi beaucoup plus sujet aux inondations, pour si peu que la rivière fut grosse ; et, parce que l’on y portoit et deschargeoit la plupart des gravois et immondices de la ville, il s’y faisoit des bourbiers et des marecages qui ne se dessechoient que dans les grandes chaleurs, et c’est assurement de là que la rue des Marais porte le nom qu’elle porte. »

30. Ce Martin, et non pas Mathurin Fretté, eut une grande part, en 1559, aux premières mesures prises contre les Huguenots, en raison même de la position de sa maison, qui le faisoit le voisin d’un grand nombre d’entre eux : car ils affluoient, comme on sait, dans le Faubourg-Saint-Germain, et surtout dans cette rue des Marais, « que nous autres, dit d’Aubigné, appelons le Petit-Genève ». (Le baron de Fæneste, liv. 3, chap. 13.) — Fretté étoit donc en lieu commode pour les bien épier, et sa qualité de clerc au greffe criminel de la cour du parlement ne répugnoit pas à cet emploi. Regnier de la Planche (Hist. de l’estat de France, etc., in-8, t. 1, p. 51) le donne même pour « caut et rusé en ces matières, s’il en fut oncques. Aussi, dit-il, estoit-il dressé de la main du feu president Lizet, en sorte que, quand on ne pouvoit tirer tesmoignage et confession suffisante des accusez de ce crime (de religion), on mettoit ce fin Freté