et souhaits que j’adresse à celuy qui te peut donner tout ce qu’auras de besoin en toute ta vie. Par ainsi, je crois avoir satisfait à ma pretention. Que si quelqu’un dit que cela ne t’enrichira guère, je respons que ce sont les meilleures estreines : on en void la pratique pour exemple.
On dit au jour de l’an : Bonjour et bon an ; esternuë-on, Dieu vous croisse, Dieu vous face bonne fille ; au matin, bon jour ; la nuict, bonsoir ; après midy, bon vespre ; au repas, prou-face ; aux rencontres, Dieu te gard ; si quelqu’un s’en va, Dieu te conduise, et plusieurs comme cela. Ce sont les meilleures estrennes.
Il ne reste plus maintenant de te prier de les avoir pour agreables, et de croire que je les ay faites du mieux qu’il m’a esté possible. Toutesfois, si par la vivacité de ton bel esprit tu recognois quelque chose y manquer, je te prie d’y suppleer par ta diligence et de façonner tes desirs à ta volonté : car les desirs sont de telle nature qu’ils prennent telle nature que l’on veut.
Or, ainsi comme je me suis tenu fort heureux depuis le jour que j’eus fait ta cognoissance, quand tu estois de Barisienne Parisienne, aussi m’estimerois-je heureux si tu loges ce present seulement dans quelque trou de soury du cabinet de tes bonnes graces, et, pour me combler de felicité, de m’accepter à ceste qualité,
Perrine,
Vostre très humble serviteur.
Guillaume le Gros.