Page:Variétés Tome IV.djvu/291

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——--Qui font des mouches et du fard,
——--Des parfums de civette et d’ambre

——--Et de la pommade de lard6.

Comme ces sortes d’occupations n’etoient pas trop en usage du temps du bonhomme, il fut extrêmement etonné de la reponse de la soubrette, et regretta le temps où les femmes portoient des escofions7 au lieu de perruques, et des pantouffles au lieu de patins ;

Où les parfums estoient de fine marjolaine,
——--Le fard de claire eau de fontaine ;


6. V., sur ces artifices de toilette, medicamenta faciei, comme diroit Ovide, notre t. 1, p. 340. — Dans l’Héritier ridicule, de Scarron, acte 5, sc. 1, se trouve sur le même sujet un curieux passage. C’est Paquette qui parle :

Telles que je .... Parmi des damoiselles
Telles que je puis être, on en voit d’aussi belles
Que ces dames de prix, en qui souvent, dit-on,
Blanc, perles, coques d’œufs, lard et pieds de mouton,
Baume, lait virginal, et cent mille autres drogues,
De têtes sans cheveux aussi rases que gogues
Font des miroirs d’amour, de qui les faux appas
Etalent des beautés qu’ils ne possèdent pas.
On les peut appeler visages de mocquette.
Un tiers de leur personne est dessous la toilette,
L’autre dans les patins ; le pire est dans le lit.
Ainsi le bien d’autrui tout seul les embellit.
Ce qu’ils peuvent tirer de leur pauvre domaine
C’est chair mol, gousset aigre et fort mauvaise haleine,
Et pour leurs beaux cheveux, si ravissants à voir,
Ils ont pris leur racine en un autre terroir.

7. C’étoit une espèce de petite calle ou coiffure de paysannes et de femmes du peuple. — Ce passage diffère un peu dans la copie de Conrart. On y lit, au lieu de ce qui