Page:Variétés Tome IV.djvu/336

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La cour sans mal contans, le Perou sans escus,
La faveur sans envie, et Paris sans coqus ;
Les princes sont vallets, et les vallets sont princes ;
Que comme les chevaux on barde les provinces ;
Qu’il n’est auprès du roy que des gens bien hardis ;
Que Theophile va tout droit en paradis2 ;
Qu’on ne prend en l’estat pour despecher affaires
Que de saint Innocent les fameux secrétaires3 ;
Le president du Vair est marchant de pourceaux4 ;



simplement et sèchement sera notre excuse chaque fois que, pour enrichir notre recueil, nous croirons bon de nous prendre à des réimpressions anciennes, comme celles-ci, ou même toutes récentes. C’est le système suivi par M. Anatole de Montaiglon pour ses Anciennes poésies françoises ; c’est le bon. — Ces contre-vérités étoient un genre de plaisanterie satirique, naturellement de mise pour toutes les époques ; il ne falloit que le trouver une fois, l’application en venoit ensuite d’elle-même. Nous n’avons donc pas été surpris de rencontrer parmi les mazarinades une pièce complétement calquée sur celle-ci, ayant le même titre, les mêmes tours, souvent les mêmes rimes, enfin identiquement semblable, si ce n’est bien entendu pour les personnages, qui ont dû y faire place à d’autres, aussi en évidence pendant la fronde que ceux rappelés ici l’avoient été en 1620. Cette pièce, dont M. Moreau n’a eu garde d’oublier le titre et d’ignorer l’origine, porte le nº 788 dans sa Bibliographie des mazarinades (t. 1, p. 234) : Les contrevéritez de la cour. Quis vetat ridendo dicere verum ? Paris, 1652, in-4.

2. C’est l’époque où les poursuites dirigées contre lui pour le crime d’impiété et d’athéisme commençoient à être le plus actives.

3. On sait que les échoppes des écrivains publics étoient nombreuses autour du charnier des Innocents.

4. L’un des hommes les plus vénérables de ce temps-là. Il