Page:Variétés Tome IV.djvu/337

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Vautray est chancelier5, Marais garde des sceaux6 ;
Pour gouverner Monsieur, et en faire un chef-d’œuvre,
On envoye querir le bon marquis de Cœuvre7 ;
Les Juifs prennent la croix et preschent Jesus-Christ,
Et que le tiers estat porte le Saint-Esprit ;
Monsieur fait ce qu’il veut, et que la royne mère,
Sur la foi du Guisar se veut mettre en colère ;
L’empereur Ferdinand aime le Palatin8 ;
Le duc de Montbazon ne parle que latin9 ;



mourut en 1621, peu après avoir été fait garde des sceaux. V. notre t. 2, p. 133, note.

5. Nous ne savons quel est ce Vautray. Il faut peut-être lire Vautier, ce qui, en faisant disparaître l’hiatus, nous donneroit le nom d’un homme qui jouoit un certain rôle alors. Il étoit médecin de la reine mère et se mêloit d’intrigues de cour. Il y gagna d’être mis à la Bastille, lors de la disgrâce de Marie de Médicis (Mémoires de Richelieu, collect. Petitot, t. 26, p. 448, 466).

6. Marais étoit le bouffon de Louis XIII. Dreux du Radier, qui a fait l’Histoire des fous en titre d’office, ignoroit même son nom. Tallemant (édit. in-12, t. 63, p. 3) est le seul qui en ait parlé.

7. François Annibal d’Estrées, marquis de Cœuvres, frère de Gabrielle, qui étoit alors ambassadeur à Rome. V. sur lui notre édition des Caquets de l’Accouchée, p. 149, note.

8. Les démêlés de Ferdinand II, élu empereur en 1619, avec l’électeur Palatin Frédéric V, à qui les États de Bohême s’étoient cru le droit de conférer le même titre, furent cause, on le sait, de la guerre de Trente-Ans.

9. Le duc de Montbazon étoit un assez pauvre homme. On pouvoit sans invraisemblance lui faire endosser toutes les naïvetés du sieur de Gaulard. Quoiqu’il sût aussi peu de latin qu’on le donne à entendre ici, monsieur son père, dans un por-