Page:Variétés Tome IX.djvu/119

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marquable, pour y avoir esté faicte une execution merveilleuse de ces miserable reistres, sept de leurs cornettes deffaictes, trois cens de leurs chariots bruslez, deux mil cinq cens d’entre eux morts, sans compter les blessés et prisonniers, qui estoient en nombre de trois cens hommes, et soixante qui gaignerent le hault par l’une des portes du village d’Auneau, et emporterent deux cornettes avec eux ; oultre ce ils ont deux mille chevaux de butin, sans ceux qui furent bruslez. Exploicts que je celèbre volontiers, comme je me resjouis de ce qu’il plaist à Dieu de benir les sainctes et vertueuses entreprinces de ce magnanime prince, non point pour nous faire chanter (comme l’on dit) le triompe avant la victoire.

Ceste descharge n’escruoit pas beaucoup l’armée


soit-il à Brantôme, un vray moyen pour attraper et deffaire un battaillon de cinq ou six mille Suisses, qui font tant des mauvais, des braves, quand ils sont serrez dans leur gros. » Il ajoutoit qu’avec de gentils arquebusiers basques, biscains, béarnois, « bien legers de viande et de graisse, maigrelins, dispots et bien ingambes », avec de bonnes arquebuses de Milan, il auroit facilement raison de ces grands et gros bataillons de Suisses, « qu’il les perceroit à jour et larderoit d’arquebuzades, comme canards. Il en pourroit faire de mesme sur les reistres, qui font tant des mauvais, selon les lieux advantageux qui se rencontreroient, ainsin qu’il attrappa ceux de M. de Thoré en belle campagne, où nos mousquets leur nuisirent beaucoup, et à Aulneau, de qui l’harquebuzerie fit si grand eschet sur les reistres, selon son commandement qu’il fit à ses braves capitaines, qui sceurent bien obeir à ce brave general. » Œuvres de Branthôme, édit. elzevir., I, p. 380.