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Page:Variétés Tome IX.djvu/140

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vant plaisir à lire tes rapsoderies, de quoy tu retireras argent ; et moy, paisible en ma maison rustique, sans crainte de gens d’armes ny de soldats pilleurs et poullaillers, revisiteray mon petit clos et mes vingt cinq arpens de terre que j’ay herité de mon grand père. La fortune et la chance sont retournez et pour toy et pour moy, selon tes desirs et les miens.

Guillaume. Desjà voudrois avoir veu cela, car il me desplaist assez d’ouyr parler de la guerre, source de toute misère, et particulièrement de la mienne.

Bon-homme. Je t’apprend pour certain que cela est. Je ne le sçay que par un de mes enfants que j’envoyay hier à Paris solliciter un mien procez. Pour toy, qui hante et entre partout malgré que l’on en aye, qui hume le vent de toutes les rues de Paris, tu en peux plus que moy savoir des nouvelles.

Guillaume. On le dit ainsi.

Bon-homme. Voyla donc qui va bien ; nous deux en aurons du proffit.

Guillaume. Je ne scay quel proffit. La guerre, qui avoit fait faire tant de dépenses, aura tellement rendu les bourses flasques et légères qu’on n’aura plus envie de me donner.

Bon-homme. Ô ! que le proffit de la paix est grand ! En ceste resjouissance publique, on ne demandera plus qu’à rire, et à ouyr des comptes de plaisir comme les tiens, d’où retireras du lucre.

Guillaume. Pour vous cela est bon, car les soldats et gouvards7 seront par ce moyen cassez et


7. Pour goujarts ou goujats, valets d’armée.