Page:Variétés Tome IX.djvu/153

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me fasche de vous envoier, par ce que je sers presque toute la noblesse du païs.

La Femme.

Monsieur, voila une paire d’armes que vous ne sçauriez payer de bonté, aussi elles sont de commande, et faites pour un Gentilhomme environ de vostre taille.

Le Gentilhomme.

Mon maistre, dites le plus juste prix ; encore ne serez-vous pas marchand à vostre mot[1].

L’Armurier.

Monsieur, je ne surfaits point ma marchandise : je vous les vendray ce que je vous les ay faites. Je ne suis point homme à deux paroles ; quand je vous les ferois cent escus, elles n’en vaudroient pas mieux.

La Femme.

Monsieur, quand vous iriez en cinq cens bouticques, on ne vous accommodera pas mieux qu’icy.

Le Gentilhomme.

Je pourray m’accommoder de ceste paire là ; mais le dernier mot, je vous en prie.

L’Armurier.

Monsieur, je vous les vendray cens francs, autant en un mot qu’en mille.

  1. Mot se dit dans le commerce du prix qu’on demande d’une marchandise et de l’offre qu’on en fait. (Trévoux.)