Page:Variétés Tome VI.djvu/186

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induist à enrichir le compte de ce qui sert à la cause exposée, et taire ou deguiser ce qui est contraire ; la seconde fait rapporter tout ce qu’on imagine de vray semblable pour très certain et veritable, par un desir de satisfaire à la curiosité de ceux qui s’en enquierent. Or, les choses où les hommes se monstrent plus curieux et se rendent plus affectez sont celles de la religion, qui en rend la verité si peu cogneue qu’à grand peine se peut-elle savoir que bien obscurcie et masquée de quelque fiction mensongère. Ce que ayant consideré, j’ay entrepris de garantir une esmotion advenue ces derniers jours de l’injure des faux rapports et déguisemens de verité, à ce que tel evenement, qui n’est de petite importance bien entendu au vray, retourne à la confusion de ceux que l’on jugera avoir le tort, promettant de m’employer du tout à dire verité, et ne reciter que les choses dont je suis tesmoing occulaire, me sumettant aux reproches de tous ceux qui y ont assisté qui en voudront parler sans affection.

L’an M.D.LXI., le samedy d’après Noël, feste de sainct Jean, vingt-septiesme jour de decembre, les fidèles faysoient, ainsi qu’il leur est permis, assemblée publique aux faux bourgs S. Marceau en un lieu dit le Patriarche1, et faisoit l’exhortation mon-


1. Nous avons déjà parlé de cette maison et dit à quel patriarche elle devoit son nom (V. t. 3, p. 51, et Jaillot, Recherches sur Paris, quartier de la Place Maubert, p. 97). En l’année 1561, elle n’appartenoit plus depuis cent cinquante ans environ au patriarche d’Alexandrie. Étien-