Page:Variétés Tome VI.djvu/42

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ron de nul lieu, et gouverneur de son vent soufflé du plus profond de ses grègues, entonné au bout d’une pièce de bois percé, et fait entendre en ce premier jour d’année en vostre faveur, en vous donnant le meilleur timbre de son harmonie et le meilleur plat de son mestier, pour et à celle fin de vous faire mourir de rire et vous donner autant de contentement comme il a eu à etudier ce ballet qu’il vous garde pour vos estrennes, qui est sur le chant :

Gaudinette, je vous aime tant3,

air fort nouveau et amoureux, lequel vous promet vous faire entendre se par cas il se trouve disposé à vous venir trouver, et que la gelée n’empesche son entreprise, car il désire vous entretenir jusqu’au ca-


pièces du genre de celle-ci, et même des pasquils satiriques. L’Estoille (édit. Champollion, t. 2, p. 448) en cite un de lui contre les jésuites que M. du Puy lui avoit recommandé, et dont il donne ainsi le titre : Prologue de La Porte, comédien de Bourges. Il le trouva mal basti et gauffé, c’est-à-dire écrit dans ce gof parisien, dans ce langage des halles que Catherine de Médicis aimoit tant et parloit si bien, selon le Scaligerana, et que plus d’une phrase de cette pièce reproduit dans toute sa pureté. Ce de La Porte, comédien, d’après quelques détails contenus dans ce qui va suivre, auroit joué aux halles sous le nom d’Adenot, et y auroit précédé Herpinot, pour lequel il écrit ici. Ces étrennes même pourroient bien n’être qu’une adresse du prédécesseur recommandant son successeur à ses pratiques.

3. Chanson qui fut alors très célèbre. Il est fait allusion à l’héroïne, fille unique et de bonne maison, dans ce vers d’une des satyres de du Lorens (1624, in-8, p. 127) :

Et fût-il fils unique, ainsi que Godinette ?