Page:Variétés Tome VII.djvu/200

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partie d’aller se pormener au Cours2, prirent jour auquel ils avoient plus de loisir dans la semaine de


V. notre t. 5, p. 337, note. C’est alors que Scarron écrivoit au chant du Typhon :

On dit que quelques bons esprits
Ordonnèrent qu’on fit des grilles
Pour se garentir des soudrilles
Du redoutable Jean de Vert.

Deux ans après, les Parisiens prirent leur revanche de cette belle frayeur. Jean de Werth et le duc de Bernard de Weimar, qui commandoit pour la France, se rencontrèrent près de Rheinfeld. Il y eut deux actions. Dans la première, le 28 février, les François furent défaits ; mais dans la seconde, cinq jours après, c’étoit le tour de Jean de Werth, qui fut complètement battu et fait prisonnier. Pour que les Parisiens n’en doutassent point, on le leur amena. C’est à Vincennes qu’il fut enfermé. Tout le monde l’alla voir, et beaucoup sans doute eurent des déconvenues pareilles à celle des curieux dont on raconte ici le voyage. Les chansons alièrent leur train, chacune ramenant à la fin des couplets le nom du chef qu’on avoit tant redouté, mais dont on se moquoit à présent qu’on ne le craignoit plus. De là le dicton : Je m’en moque comme de Jean de Werth. Lui cependant ne se moquoit pas moins des moqueurs. Il passoit ses journées en véritable Allemand, c’est-à-dire à boire, et, dit Bayle, « à prendre du tabac en poudre, en cordon et en fumée. » V. son Dictionnaire, art. Werth. On le garda jusqu’en 1642, et ces quatre ans, dit Mlle Lhéritier, l’une des dernières qui l’aient chansonné, furent appelés le Temps de Jean de Werth. V. Mercure galant, mai 1702, p. 77. À peine libre, il ne chercha qu’une revanche ; il la trouva bientôt à Tudlingen, où, le 25 novembre, il aida vigoureusement Merci et le duc Charles à battre le maréchal de Rantzau.

2. Il ne s’agit pas ici du Cours la Reine, mais de celui qui