nuz en la France comme belistres, pour se monstrer capables de respect plus qu’autres nations, pour cause du grand support dont ilz estoient appuyez par la benevolence et bien-vueillance que la Royne mère leur portoit, donnoient à entendre que sur le traffic de toutes sortes de marchandises il se pouvoit lever certains deniers sans interesser les opposans qui se pourroient complaindre, et pour mettre leur larrecin en evidence sans pouvoir descouvrir leur felonnie et cautelle, accostoient un banquier de Venise9, lequel faisoit offre de grand somme de de-
9. Quoiqu’on eût mis des entraves à l’établissement des banquiers italiens à Paris, ils s’y étoient bientôt trouvés en grand nombre. Ils avoient payé la pension de 15,000 écus sols qu’on exigeoit d’eux au préalable, d’après l’ordonnance de Saint-Germain-en-Laye de 1561, et ainsi autorisés ils s’étoient mis en mesure de la reprendre par fractions sur ceux qui vouloient bien se faire leurs clients. Pendant la régence de Marie de Médicis, le nombre des banques italiennes augmenta encore à Paris. V. notre édition des Caquets, p. 40, note, et notre t. 6, p. 279–280, note. Toutes les grosses affaires de France étoient aux mains de ces hommes d’argent, « sortis du fin fond de la Lombardie », comme il est dit dans une pièce de notre t. 3, p. 174. Cette pièce, qui roule toute sur les malversations des gens de finance à cette époque, Lombards ou autres, a pour titre : La rencontre merveilleuse de Piedaigrette avec maistre Guillaume, etc. Le nom de l’auteur nous avoit échappé. Notre ami Ch. d’Héricault nous a fait remarquer qu’il se trouve en acrostiche dans les vers qui terminent la pièce. Toutes les initiales réunies forment Noel Mauraisin. — Pour en finir avec ces banquiers d’Italie, nous nommerons encore l’un des plus