Page:Variétés Tome VII.djvu/31

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toles, allèrent chercher leur contentement. Arrive que, le plus corrompu d’iceux ayant autrefois eu advis secret que l’on passoit fort bien le temps sans bruit ny scandale en un certain logis (où, pour lors, estoient leurs femmes, ne se doutans pas de les y trouver), deliberèrent d’y aller.

Arrivez qu’ils furent en ce notable logis (pour sa qualité), celuy qui sçavoit le mot demanda à parler à la dame, laquelle incontinent ne manqua de venir au devant de messieurs les bourgeois, leur faisant dix mille complimens. Celuy qui sçavoit le mot du guet s’advança, et, tirant à quartier la dame, luy dit en particulier le signal, lequel ne fust si tost donné, qu’elle redoubla de mieux ces bien venus, les faisant entrer dans une très belle salle, dans laquelle y a deux cabinets pour servir quelquefois aux occasions. Incontinent la collation est preste, où le meilleur vin qui se peust recouvrir n’y fust point espargné ; icelle estant finie, le truchement12 commença d’entretenir cette couratière sur la perfection de leurs entreprises, laquelle ne se jettoit pas loin à leur rendre toute sorte de courtoisie. La collation faite, messieurs les bourgeois, pour jouyr de leurs pretentions, resolurent d’y demeurer à souper, à la charge que leur hostesse leur fourniroit après iceluy de quoy passer joyeusement la nuict ; ce qu’elle leur accorda moyennant deux conditions : la première, qu’ils n’auroient aucune congnoissance de vue de celles qu’elle leur desiroit donner, la crainte qu’elles ne voulussent accorder (les


12. Interprète.