Lesquels vingt escus il receut et s’en vint au dit camp de Messas, où il se presenta au dit sieur duc de Guyse, et luy dist qu’il se repentoit d’avoir porté les armes contre le roy et qu’il se vouloit doresnavant rendre à luy. Ce que le dit seigneur duc de Guyse print en bonne part et luy dist qu’il estoit le bien venu ; et quand le dit seigneur duc de Guyse se partit du dit Messas pour s’en aller à Blois, iceluy confessant y alla et retourna avec luy12.
Et quelques jours après il retourna au dit Orleans par devers le dit seigneur de Chastillon, et s’efforça de s’excuser envers luy d’entreprendre une si grande charge, parce que le dit seigneur duc de Guyse n’avoit accoustumé de sortir de sa maison sans estre bien accompagné. Mais le dit seigneur de Chastillon luy renforça le courage plus que devant et luy dist qu’il sçavoit bien ce qu’il luy avoit promis, et qu’il ne falloit point qu’il usast d’aucune excuse. Et d’abondant luy fist faire plusieurs remonstrances par le dit de Besze et l’autre ministre qui luy en avoit premierement parlé, qui luy troublèrent tellement l’esprit et l’entendement qu’il s’accorda à
ne l’a pas poussé aux représailles sanglantes. « Il n’a jamais été d’advis de proceder contre le dit sieur de Guyse que par voye de justice ordinaire. » Il a sans doute demandé à Dieu qu’il lui changeât le cœur ou qu’il en délivrât le royaume ; mais, ses lettres à Mme de Ferrare sont là pour en faire foi, jamais ses désirs ne sont allés plus loin.
12. « Ledit seigneur admiral croit qu’il est ainsy, d’autant que le dit Poltrot luy fit ce mesme rapport, non pas à Orléans, là où il ne le vit oncques…, mais dans un lieu appelé Neufville. »