Page:Variétés Tome VIII.djvu/136

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Qui preside à la braverie
Inventera quelque metal,
Quelque crespe, ou plus fine soye,
Afin que nues on vous voye

Ainsi qu’au travers d’un cristal.

À voir tous vos gestes lubriques
Et vos postures impudiques,
Vos devants et vos paradis,
Dieu sçait si vous faites gambades,
Ne portant plus de vertugades,
Ainsi que vous souliez jadis.

Les bourgeoises, qui font les belles,
Sont braves comme demoiselles13
Qui se vont promener à tas ;
Ont elles pas un petit chose
(Que l’on appelle un c.. en prose)
Pour achepter du taffetas ?

Tout leur vaillant est sous le busque14,
Qu’elles frottent d’ambre et de musque
Pour faire le galimatias ;
Bref, employant tout aux etoffes,


13. Sur cette prétention des bourgeoises à se faire appeler dames et damoiselles, V. notre t. 1, p. 309.

14. Le busque étoit de bois, d’ivoire ou de baleine ; on le mettoit dans le corps de jupe et on l’en ôtoit à volonté. De Cailly s’adresse, dans l’une de ses plus jolies pièces, à un busque dont il avoit fait don à l’incomparable Orante :

Busque, si proprement tourné
Et de petites fleurs orne, etc.