Page:Variétés Tome X.djvu/106

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faire pour des ambassadeurs ; les corps des villes doivent aller seuls les complimenter chez eux, et non à la porte de la ville. Ce dernier honneur est réservé aux rois, aux reines et aux princes, qui n’ont personne au-dessus d’eux, et qui sont d’un rang distingué.

Il n’y eut qu’à Orléans que l’intendant n’alla point au devant des ambassadeurs et qu’on ne tira pas le canon4. On pouvoit cependant suivre l’exemple des autres villes.

Ils arrivèrent à Vincennes le 27 juillet. Le Mercure galant5 dit qu’ils ne furent point logés au château, parce qu’il étoit rempli d’ouvriers. L’auteur se trompe : on ne loge jamais les ambassadeurs dans le corps de logis du roi, mais ils peuvent être logés dans les avant-cours des maisons royales. Le duc de Pastrana, ambassadeur extraordinaire d’Espagne en 1679, eut à Fontainebleau, dans la cour du Cheval-Blanc, l’appartement de M. de Louvois, qui étoit absent.



4. Dangeau (Journal, 2 oct. 1686) parle aussi du peu d’accueil qu’on leur fit à Orléans. Ils en furent mécontents, et ne se montrèrent guère plus satisfaits de la réception des autres villes. C’est à Versailles seulement qu’ils n’eurent plus à se plaindre : « Ils sont, dit Dangeau, charmés des bontés de Sa Majesté. Ils n’étoient pas si contents quand ils arrivèrent à Paris, parce que sur leur route il y avoit des lieux où ils n’avoient pas été trop bien traités, surtout à Orléans. »

5. La relation du Voyage des ambassadeurs de Siam, donnée en supplément par le Mercure galant, forme 4 vol. in-12.