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Page:Vasari - Vies des peintres - t7 t8, 1841.djvu/178

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Le premier tableau de Niccolò, après la mort de son maître Pietro, fut une Annonciation qu’il peignit à l’huile derrière l’autel de l’hôpital des femmes de Bonifazio Lupi, dans la via San-Gallo. Cette composition renferme un édifice en perspective qui rappelle le genre du Perugino.

L’an 1512, Niccolò, après avoir fait pour divers citoyens quantité de Madones et d’autres petits ouvrages, se rendit à Rome avec l’espoir d’y accroître son talent et sa fortune. À peine arrivé, il alla visiter le cardinal di Monte, qui l’accueillit gracieusement. Il en reçut l’ordre de représenter à fresque sur la façade du palais, du côté de la statue de Maestro Pasquino, les Armes du pape Léon X, entre celles du peuple romain et celles du cardinal lui-même. Niccolò ne répondit pas en cette occasion à ce que l’on attendait de lui. Les figures nues et drapées dont il accompagna les armoiries réussirent mal, et lui montrèrent que l’emploi des maquettes est parfois nuisible. Pour réparer sa faute, il peignit à l’huile avec un soin extrême une sainte Praxède, martyre, pressant dans un vase une éponge pleine de sang. Ce tableau, l’une des meilleures productions de notre artiste, fut exécuté pour le cardinal di Monte, qui le plaça sur un autel de l’église de Santa-Prassedia. Niccolò fit ensuite, au milieu d’un beau paysage, une Madone avec l’Enfant Jésus à son cou et le petit saint Jean à ses côtés. Cet ouvrage est d’un fini si précieux, qu’on le prendrait plutôt pour une miniature que pour une peinture à l’huile. Il resta longtemps à Rome, dans la chambre du car-